Épave, VHU carcasse de voiture, Plusieurs terme, une seule définition

Une épave, ou dans le jargon législatif, un VHU est un véhicule hors d’usage que son détenteur remet à un tiers pour qu’il le détruise. Autant de pièces hétérogènes (métal, batteries, huiles, pneus …) qu’il faut démanteler pour recycler. Selon leur nature et leur toxicité, ces déchets très divers doivent suivre des filières de recyclage, de traitement ou d’élimination différents. Certaines de ces pièces font l’objet d’une réglementation spécifique, comme les pneumatiques, les batteries, les filtres à huiles, …, considérés comme des déchets dangereux mais qui peuvent également rapporter gros.

Qu’est ce qu’un VHU ?

Les VHU ou Véhicules Hors d’Usage sont les voitures particulières, les camionnettes et les cyclomoteurs à trois roues qui sont devenus inutilisables. Il convient de distinguer les véhicules légers des véhicules industriels puisqu’ils suivent des filières différentes. Les détenteurs de VHU sont les suivants (source CNPA) : les compagnies et mutuelles d’assurance (quand les véhicules sont accidentés), les garages indépendants, les concessionnaires automobiles, les particuliers, les domaines et les fourrières. Le VHU est une source de déchet dangereux s’il n’est pas dépollué convenablement. En effet, une automobile contient des déchets liquides et solides considérés comme dangereux (carburant, huiles de vidange, liquides de freins, de direction, batteries au plomb…).

A qui peut-on confier les VHU ?

Vous pouvez remettre votre VHU soit à un professionnel agréé (démolisseur ou broyeur), soit à un centre de regroupement désigné par un constructeur automobile. La plupart rachète les VHU amenés par les particuliers (environ 150 €). Attention, seuls les démolisseurs ou broyeurs en conformité avec la réglementation des installations classées peuvent bénéficier d’un agrément préfectoral et être ainsi habilités à recevoir les véhicules hors d’usage. Toute activité de stockage et de récupération de VHU exploitée sur une surface de plus de 50 m2 est notamment soumise à autorisation au titre de la rubrique n°2712 : activité de déconstruction de véhicules hors d’usage (anciennement rubrique n°286) de la nomenclature des installations classées.

Toutefois un certain nombre de VHU sont abandonnés tels quels, cachés au fond de ravins, mares, rivières ou brûlés. Vous devez donc vous assurer que le démolisseur ou le broyeur à qui vous remettez un VHU est titulaire d’un agrément délivré par le préfet. Agrément dont le numéro doit être affiché à l’entrée du site.

Quelles sont les étapes du traitement ?

 

  1. Collecte

Les véhicules hors d’usage doivent être repris gratuitement, voir moyennant rétribution à l’ancien propriétaire (d’où la prolifération d’épavistes qui vous proposent de venir chercher gratuitement votre véhicule hors service !) par les démolisseurs ou broyeurs agrées par le préfet de département ou par un centre de regroupement désigné par un fournisseur automobile. Les véhicules accidentés sont généralement pris en charge par les assureurs qui contractualisent directement avec des démolisseurs ou avec des gestionnaires distributeurs. Les propriétaires doivent remettre la carte grise au démolisseur avec la mention « cédé pour destruction … » ou « vendu pour destruction … » avec la date, ainsi qu’un certificat de non gage et une copie de leur permis de conduire ou carte d’identité. Quant au démolisseur, il doit remettre au propriétaire un récépissé de destruction dans les 15 jours, indispensable pour l’assurance du propriétaire du véhicule hors d’usage. Le démolisseur doit également en adresser un exemplaire à la préfecture. Attention, quand le véhicule hors d’usage doit être tracté ou remorqué par un professionnel, le véhicule tracteur doit répondre aux prescriptions de l’arrêté du 30 septembre 1975 et posséder une autorisation (carte blanche barrée bleu). Par la suite le VHU devra disposer d’un bordereau de suivi de déchets (annexe 3 de l’arrêté du 02 mai 2012) pour pouvoir transiter entre le démolisseur et un site pour le

broyage.

  1. Traitement du VHU

Le stockage des véhicules hors d’usage doit se faire sur des dalles étanches (bétonnées) avec un système de récupération et traitement des eaux de ruissellement pour éviter une pollution des sols (débourbeur-déshuileur). Parmi les premières opérations, la mise en sécurité : les airbags sont neutralisés et les fluides de l’automobile (huiles, acides, liquides frigorigènes, liquides de frein et de refroidissement) sont pompés car ils doivent suivre des filières adaptées. Cette dépollution doit se faire sur une aire de travail spécifiquement conçue, devant respecter une réglementation très précise. Les pièces pouvant être réutilisées et recyclées peuvent être démontées pour revente ainsi que les pneumatiques (enlèvement gratuit voir payant pour le démolisseur mais déchets recyclés), les pare-chocs (enlèvement payant pour le démolisseur mais déchets recyclés), les pots catalytiques (revendus puis recyclés), les batteries (revendues puis recyclées), le verre (filières de

retraitement en cours de mise en place). Le VHU est ensuite vendu et envoyé à un broyeur.

  1. Broyage

Chez le broyeur, le VHU dépollué est concassé, les différents éléments sont issus de cette opération sont triés, puis les métaux ferreux et non ferreux sont récupérés par différents procédés (flottation, séparation magnétique) pour être valorisés en sidérurgie et métallurgie. Les éléments restants sont les Résidus de Broyage Automobile (RBA), ils représentent un déchet hétérogène (plastique, textile, caoutchouc, verre) difficilement valorisable. Ils peuvent être recyclés, utilisés comme combustible de substitution en cimenterie ou incinérés avec récupération d’énergie ou utilisés dans la construction de routes.

Quelques chiffres

La quantité de VHU produits ces dernières années varie autour de 1,5 millions. Certaines années comme 2009 ont vu ce nombre augmenter avec l’instauration de primes gouvernementales à « la casse » pour atteindre environ 2 millions de véhicules. Mais de nombreux véhicules ne suivent pas la filière agréée.

Les pouvoirs publics représentés par le Ministère de l’Environnement et le Ministère de l’Industrie, les démolisseurs représentés par le Conseil National de Professions de l’Automobile, les constructeurs automobiles et tous les autres professionnels de la filière de traitement des VHU, lors de l’accord cadre du 10 mars 1993 s’étaient engagés à limiter progressivement le poids des déchets ultimes issus du traitement des VHU. Aujourd’hui, les VHU font l’objet d’une réutilisation et d’un recyclage à hauteur de 79,8% en masse. L’objectif est d’atteindre les 95% de valorisation de la masse dans les années à venir.